« Qu’est-ce qu’une idée ? C’est une image qui se peint dans mon cerveau. »
Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1765
« Plaisir, du latin placare (apaiser) : Une grande intensité - s'exprimant parfois aussi par une douceur extrême et une profonde lenteur - et un grand apaisement. »
F.F. & F.M., Dictionnaire des nuits partagées, 2025
C'est une expérience en dessins racontée...
Chaque mot ne suffit pas, chaque regard ne peut suffire, chaque geste insuffisant à exprimer et encore plus à dire, à caresser l'extraordinaire des heures hors du temps, sans duplicité, sans autre chose que quelque chose qui n'existe pas et que nous avons inventé, et que nous inventons encore.
C'est un conte en forme d'épopée...
Il était une fois une étincelle qui mit le feu follet à la nuit,
Il était une fois deux héros qui embarquaient pour des heures inconnues,
Il était une fois la nuit qui faisait les heures ondulantes comme des vagues planantes,
Il était une fois deux héros qui voyageaient plus loin que Cythère et Sodome réunies,
Il était une fois une île où l'on pouvait lâcher prise avec le temps ordinaire des jours,
Il était une fois deux héros qui n'étaient que des hommes un peu plus nus que les autres,
Il était une fois les heures qui passaient en plaisirs de voyager léger et de défier tout ce qui existe.
C'est une ode à Kairos...
C'est le moment pour faire du temps autrement que du sable qui coule entre nos doigts. Un moment d'inflexion où nous courbons nos corps autant que les heures et nous plions nos membres en prenant le plaisir par la main pour l'emmener plus loin.
Pourquoi n'est pas la question et moins encore la réponse ne pourrait donner sens à ce que nous saisissons.
Comme le petit dieu ailé qu'il faut attraper par les cheveux quand il passe et que l'on nomme Kairos. Il est le moment opportun. Il est une autre dimension du temps créant de la profondeur dans l'instant. Il est la porte qui s'ouvre sur une autre perception de l'univers et de soi. Il est le temps qui nous rejoint, toujours libre d'échapper ou de prendre forme. Il faut le saisir comme l'étincelle pour qu'elle ne s'éteigne pas.
C'est du temps qui échappe à toute définition solitaire quand il faut que nous soyons nous pour le faire devenir, le ressentir, le vivre. Il est aussi des couleurs vives et lumineuses comme du pastel à l'huile étalé et mêlé en pâte épaisse avec les doigts.
Au milieu de la nuit, la première fois, nous avons su attraper Kairos, ce petit dieu ailé qui nous survole si rarement et dont il faut savoir non seulement le reconnaître, mais aussi le saisir.
C’est à chaque fois un voyage…
À chaque fois c’est un voyage qui nous amène où la mer est belle comme le miroir de nous deux quand nos bras font des cercles autour de nous.
C’est une navigation sans direction et sans plus de destination que les plaisirs que nous partageons. C’est un voyage en pleine mer où nous sommes bien vite dès que nous nous retrouvons. Il y a quelques îlots rocheux vers où tendre nos regards et des îles autour de nous comme autant de rivages à explorer ainsi que mes doigts sur ta peau découvrent encore des chemins pour te laisser aller. Surgis de la fusion de la lave et de l’eau, les roches qui affleurent sont parsemées de formes étranges aux reflets d’un autre monde. Chaque anfractuosité, chaque relief dessinent des végétaux sous-marins ou des animaux lacustres cousins de la huppe. La lumière au soleil d’été réfléchie contre les parois des rochers, nous ouvre à des visions colorées quand nous fermons un peu les paupières pour ne pas être complétement éblouis par ce que nous ressentons.
Nous avons accosté sur une île où les rochers ont des formes étranges et des couleurs évanescentes, une île cerclée par des horizons bleus, bien au-delà de Cythère et de Sodome réunis. Il n’y a rien sur cette île qui ressemble à ce que j’ai déjà connu et à chaque avancée sur ses chemins que nous traçons de nos pas, je vois des herbes nouvelles aux reflets irisés et au-dessus de moi des oiseaux murmurer dans le ciel. Les formes de huit allongés qu’ils dessinent sont autant d’infinis que nous rendons possibles.
C’est un voyage où les mondes parallèles de la vie se rejoignent la nuit où nous vibrons les heures. C’est un voyage où les ciels ont des nuages de fantaisie en ut mineur et les embruns, les odeurs de ta peau.

Une étincelle que met le feu à la nuit (Aristippe de Cyrène) - Les heures de plaisir n° 1
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture en aérosol, pastel à l'écu, pastel à l'huile, mine graphite, crayon de couleurs, 50 x 70 cm, 2025

Andante, vivace ou bien moderato cantabile (Bion de Borysthène) - Les heures de plaisir n° 2
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture en aérosol, pastel à l'écu, pastel à l'huile, mine graphite, 50 x 70 cm, 2025

La baie des Anges (Pierre Charron) - Les heures de plaisir n° 3
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture en aérosol, pastel à l'écu, pastel à l'huile, pierre noire, mine graphite, 50 x 70 cm, 2025

Un champ de couleurs inédit (François de La Mothe Le Vayer) - Les heures de plaisir n° 4
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture en aérosol, pastel à l'écu, pastel à l'huile, pierre noire, 50 x 70 cm, 2025

Huppe fasciée (Dion le Transfuge) - Les heures de plaisir n° 5
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture en aérosol, pastel à l'écu, pastel à l'huile, mine graphite, crayon de couleurs, 50 x 70 cm, 2025

Corps célestes (Cyrano de Bergerac) - Les heures de plaisir n° 6
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture en aérosol, peinture à l'huile, pastel à l'écu, pastel à l'huile, pierre noire, 50 x 70 cm, 2025
"Felix qui potuit rerum cognoscere causa" Virgile (Heureux celui qui a pu pénétrer le fond des choses)

Écarte les parois du réel (Démocrite) - Les heures de plaisir n° 7
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture en aérosol, peinture à l'huile, pastel à l'huile, pierre noire, crayon de couleurs, 50 x 70 cm, 2025
"Natura nihil frustra facit" Aristote (La nature ne fait rien inutilement)

À chaque fois c'est un voyage (Lucrèce) - Les heures de plaisir n° 8
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture en aérosol, pastel à l'huile, pierre noire, 50 x 70 cm, 2025
"De viris" (À propos des hommes)

Avec la force et la tendresse qui vibrent aussi les cordes (Baruch de Spinoza) - Les heures de plaisir n° 9
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture à l'huile, pastel à l'huile, pierre noire, 50 x 70 cm, 2025
"Primum vivere deinde philosophari" Hobbes (Vivre d'abord, puis philosopher)

Les ciels ont des nuages de fantaisie en ut mineur (Mozart KV397) - Les heures de plaisir n° 10
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, pastel à l'huile, pastel à l'écu, pierre noire, 50 x 70 cm, 2025

Aussi beau que la musique du coquillage qui murmure un rivage lointain en son for intérieur (Händel HWV432) - Les heures de plaisir n° 11
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, pastel à l'huile, pierre noire, 50 x 70 cm, 2025

Comme les ondes fabulatrices d'un récit merveilleux où les chevaliers ont quitté leur armure (Bach BWV974) - Les heures de plaisir n° 12
Dessin-collage analogique sur papier Fabriano, peinture à l'huile, pastel à l'huile, pierre noire, 50 x 70 cm, 2025