Cette série d’œuvres en cinq actes et un prologue est une tragédie à l'envers quand la mort frappe dès la fin du prologue et que le décor du premier acte est un immense rideau noir. C'est aussi la comédie humaine. Une tragi-comédie universelle.
Parce que le théâtre, - du grec theatron, désignant le lieu où l'on regarde, et du verbe grec theaomai signifiant regarder, contempler - est aussi l'espace où l'on peut montrer pour mieux voir et savoir.
« Contemplation : Dans Littré, ce magnifique extrait de Condillac : "Il naît encore une opération de la liaison que l'attention met entre nos idées, c'est la contemplation : elle consiste à conserver, sans interruption, la perception, le nom ou les circonstances d'un objet qui vient de disparaître". Mais l'étymologie donnée par Littré est très insuffisante. Elle s'arrête au latin contemplari, sans souci d'aller plus au fond, vers la racine temp. Il va falloir recourir au Dizionario etimologico italiano de Dante Olivieri (Milano, 1963), que m'a donné le cher Ungaretti (lequel aimait tant Braque, lui aussi). Voici ce qui s'y trouve. De contemplare on est envoyé à tempio, latin templum (...) A partir d'ici, je traduis : le mot (templum) dans sa première acception, augurale, a signifié un espace "quadrato" dans le ciel et sur la terre, au milieu duquel "si raccolgone" les présages ; par extension, cf. l'expression de Lucrèce "templa caeli" ; enfin un lieu consacré aux dieux (...) A propos de contemplare, le même dictionnaire envoie à considerare. Contemplare, c'est observer attentivement le ciel. Quant à considerare, c'est, originellement, "constatare, in forma augurale", la présence d'un sidus (d'un astre), ou d'une constellation. Merveilleuse confirmation, quant à moi. Naturellement, considerare est exactement en opposition (aussi bien au sens astronomique du mot) à desiderare dont, dans son acception augurale, la signification originelle devait être : constater l'absence d'un astre ou d'une constellation déterminée, ou si vous voulez, puisqu'aussi bien le mot a fini par signifier désirer : de l'astre ou de la constellation désirée." (Francis Ponge, Braque, un méditatif à l’œuvre, 1974)
Et il n'est pas anodin que le théâtre à l'origine célébrait Dionysos.
Une réflexion sur la mort, et donc sur la vie que l'on regarde désormais en face.
"Je serais tenté de dire que l'expérience du désir et celle du deuil sont les seules questions dont doivent traiter l'art et la littérature." Philippe Forest
Un deuil en été
Tragi-comédie universelle en cinq actes et un prologue
Un deuil en été
Prologue
Un deuil en été
Acte I - Le dernier souffle
Un deuil en été
Acte II - Un sentiment de vacuité
Un deuil en été
Acte III - L'absence ou le souvenir de la présence
Un deuil en été
Acte IV - Carpe diem
Un deuil en été
Acte V - Vita nova
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