Cette série d’œuvres en cinq actes et un prologue est une tragédie à l'envers quand la mort frappe dès la fin du prologue et que le décor du troisième acte scintille de la lumière colorée des projecteurs. C'est aussi la comédie humaine. Une tragi-comédie universelle.

Une réflexion sur la mort , et donc sur la vie que l'on regarde dans toute son épaisseur.

 

ACTE III
Signes, traces, fragments, documents sont des substituts de la présence. Une réflexion sur l'absence et le souvenir de la présence. Des dessins-collages aux couleurs de l'instant présent.

"L'art ou la poésie intervient là où le langage commence à flancher en tant qu'outil de communication." Bruce Nauman (1970)

1. Si la mort est sombre et fugitive, le deuil est durable et blanc.
2. Le blanc est la somme de toutes les couleurs en mouvement.
3. La couleur est ce qui est vivant.
4. C'est la tristesse en plein soleil comme une journée en deuil.
5. Le souvenir de qui manque et de ce qui manque est une rambarde.
6. Rambarde (def.) : "garde-corps".
7. Un deuil coloré de souvenirs lumineux.

L'image représente - ainsi de l'imago des Romains -, elle rend présent ce qui est absent. Elle est transitive. Une transition ?
Bien des images résident dans le regard de qui les perçoit. Ainsi des paréidoliers, ces images que l'on distingue notamment dans certains éléments naturels, comme un nuage en lequel on peut voir un cheval ou un dragon.
Des représentations sans ressemblance, mais pas sans référence (d'un monde disparu).



Va, vient et revient - Un deuil en été / Acte III (L'absence ou le souvenir de la présence)
Collage analogique sur papier, pastel à l'huile, pastel à l'écu, porte-mine, photographie, page déchirée (extrait de Corps radical, p. 25), dessin à la craie grasse (extrait du Carnet des ciels de Mimizan), manuel de sciences naturelles, extrait d'enveloppe déchirée, 70 x 50 cm, 2024


 
Extrait de Corps radical, p. 25
"Va, vient et revient son regard à travers les fourrés, les branchages, les feuillages, vont, viennent et se posent ses yeux sur mon corps, les pieds sur le sable, pas à pas se posent sur ma peau d'abord à la surface, va, vient et revient sa force contenue, l'absence de paroles vaines, debout nos deux corps affirment tout ce qu'ils refusent, sans plus d'illusion sur la révolution du soleil, affirmant nos membres ensoleillés nus et mis à nu par les bruits encore étouffés de la nature au plein du jour et de l'été"

Devenir qui, quoi, pourquoi - Un deuil en été / Acte III (L'absence ou le souvenir de la présence)
Collage analogique sur papier, pastel à l'huile, pastel à l'écu, porte-mine, photographie noir et blanc d'un ciel de Mimizan, page déchirée (extrait de Corps radical, p. 27), photographie couleur (sur la plage d'un îlône de la Feyssine), extrait d'enveloppe déchirée, 70 x 50 cm, 2024


 
Extrait de Corps radical, p. 27
"devenir qui, quoi, pourquoi le découvrir à découvert quand vient, vainc, voit, vit dans la main, dans la bouche, dans l'ombre visiblement vivant debout dans la nature exposés, viens, vaincs, vois ceci cela tout sans ambages ni claire-voie un après-midi de l'été simplement"

Encore du bleu, du vert, du jaune en aplats colorés - Un deuil en été / Acte III (L'absence ou le souvenir de la présence)
Collage analogique sur papier, pastel à l'huile, pastel à l'écu, porte-mine, photographie noir et blanc d'un ciel de Mimizan, photographie couleur (extrait de Le Cheval et le Dragon - Conte japonais), photocopie noir et blanc d'un (auto-)portrait d'Antonello da Messina, page déchirée (extrait de Corps radical, p. 29), page déchirée (Livret de famille), 70 x 50 cm, 2024


 
Extrait de Corps radical, p. 29
"encore du bleu, du vert, du jaune en aplats colorés les couleurs de ce lieu sans demi-teintes pénètrent la vision, va, vient, approche et s'approche encore, pas à pas et s'accroche plus fort quand vais, viens, prends ciel, sable, feuilles et galets, main nuque épaule, attrape touche happe et mord, caresse lèche hume et dévore lèvres lobes aisselles, les parcelles de ce corps à son plus élémentaire"

Temps de venir à devenir à être - Un deuil en été / Acte III (L'absence ou le souvenir de la présence)
Collage analogique sur papier, pastel à l'huile, pastel à l'écu, porte-mine, photographie noir et blanc d'un ciel de Mimizan, photographie couleur déchirée, page déchirée (extrait de Corps radical, p. 31), extrait d'une enveloppe médicale déchirée, extrait d'un prospectus déchiré des potiers de Cliousclat, 70 x 50 cm, 2024


 
Extrait de Corps radical, p. 31
"temps de venir à devenir à être, veni, vidi, vici, mais quoi, la fin, détumescents, et le début encore, un dessillement, quelques mots échangés d'une même langue, le temps tué, la lumière de nos ombres, la sueur partagée et les mots délavés, que faire, maintenant détendus défaits à découvert, tout peut commencer davantage à se tendre, chercher l'issue, face au monde deux corps face à face plus nus que la nudité."

L'été nous décentre - Un deuil en été / Acte III (L'absence ou le souvenir de la présence)
Collage analogique sur papier, pastel à l'huile, pastel à l'écu, porte-mine, photographie noir et blanc d'un ciel de Mimizan, photographie couleur déchirée, page déchirée (extrait de Corps radical, p. 26), extrait d'une enveloppe médicale déchirée, page de magazine découpée, 70 x 50 cm, 2024


 
Extrait de Corps radical, p. 26
"l'été nous décentre, façon d'être et d'agir, va, vient et revient son bras, sa main, ce geste approche, touche, caresse moi et lui vient, tourne et retourne cuisses, fesses, dos, d'abord va, vient et revient radical, dure un moment, cherche encore, vient, tourne et se retourne sans mot férir comme pour trouver lui et moi de haut en bas à la verticale de ce lieu où devenir"

Simplement revient - Un deuil en été / Acte III (L'absence ou le souvenir de la présence)
Collage analogique sur papier, pastel à l'huile, pastel à l'écu, porte-mine, photographies noir et blanc d'un ciel de Mimizan, photographie couleur déchirée, page déchirée (extrait de Corps radical, p. 28), photographie déchirée de prêles, 70 x 50 cm, 2024


 
Extrait de Corps radical, p. 28
"simplement revient, se retourne, me retourne, touche moi, agrippe là, revient, me retourne, et retourne nos langues mêlées, doigts enlacés, corps rapprochés, revient avec un autre langage, se retourne, me retourne, devant derrière, un cercle de lumière, dedans dehors, encerclé d'arbustes et de salicaires, nous respirons plus profondément encore, et puis, sans bouger, sans prévenir, sans dire, au fond et sors, avant de revenir et devenir encore"

Élémentaire répétition en variations de positions - Un deuil en été / Acte III (L'absence ou le souvenir de la présence)
Collage analogique sur papier, pastel à l'huile, pastel à l'écu, porte-mine, photographie couleur d'une plage de Mimizan, photographie couleur déchirée, page déchirée (extrait de Corps radical, p. 30), photographie couleur (extrait de Le Cheval et le Dragon-Conte japonais), 70 x 50 cm, 2024


 
Extrait de Corps radical, p. 30
"élémentaire répétition en variations de positions, va, vais, viens, encore plus fort plus vite plus loin sur le chemin de la fission, va, vais, viens, remonte la courbe de la nuque, ressens la chaleur du cou, goûte la douceur du lobe, recto verso sans effusion, caresse encore, attrape plus ferme, mords plus fort et puis va, vais, viens, touche, j'y suis je suis ou bien il est, nous sommes où moi ou lui venons en même temps"

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