2. Après les tristes / 2025

On dit souvent plus tard, mais nous ne vieillissons pas toujours.
On ne dit pas souvent combien on tient à ce qui nous retient, mais cela ne peut suffire à ne pas nous glisser des mains.
On dit et on ne dit pas, mais que fait-on ?

Les verbes performatifs ne peuvent tout faire seuls. Les sourires dans les yeux qui brillent performent autant ce que l’on pourrait dire que ce que l’on voudrait faire. Ils perforent le silence entre nous de toutes les couleurs de New York dessiné quand il était tout près de moi, à quelques pas dans un autre espace-temps que le printemps dernier.    

Après les tristes, il reste à tout faire comme seul on peut faire sans autre choix que faire corps avec ce qui reste de possibilités.    

On dit que le jour meurt, mais il renaît le lendemain.
On dit qu’après la pluie vient le soleil, mais que devenons nous ?
Comment ne plus faire et faire encore et faire avec et sans, tout à la fois ?  

On dit qu’avec de l’eau salée on peut flotter.
On dit aussi que sans repère nous ne pouvons pas nous diriger et qu’à défaut du soleil, il faut des étoiles dans le ciel pour nous guider. C’est peut-être pour cela que les trois chants de La Divine comédie se terminent tous par le mot étoile au pluriel.      

Après les tristes, il n’est pas possible de laver son regard mouillé de tout souvenir sous peine de ne plus rien voir.

Extrait d'un livre à paraître (mai 2025) : Frédéric Mandon//Boyfred, Après les tristes - À la recherche de New York (Traversée)



Ces dessins constituent  le préambule à la série À la recherche de New York.